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L'ÉTÉ 2020_
Le moment de prendre la route vers le sud a sonné, les bagages sont faits, la maison est rangée, les chats sont gardés. La chaleur nous accompagne en lisse avec les oiseaux et des sourires, on est heureux de partir mon frère et moi.
Nous traversons les beaux paysages de France et coupons à vive allure par la Suisse. Toutes fenêtres ouvertes, le vent s'engouffre emmêlant nos cheveux, l'odeur puissante des fleurs nous monte à la tête. L'air est brûlant et vient caresser mon avant bras, qui pend librement à l'extérieur... On roule des heures vers la liberté.
Par plaisir, nous empruntons les petites départementales qui longent la côte, la nuit vient doucement, la lumière faiblit et le ciel prend de douces couleurs pastels, je ferme les yeux et me laisse bercer par le ronronnement de la voiture, je baisse instinctivement le siège, au son de Eyes in the sky...
Les fleurs sont comme des milliers d'étoile qui brillent et dansent sous la jupe de la terre, je marche calmement les yeux fermés, certaines me piquent et d'autres me parlent de moi enfant.
Après quelques virages en épingle sur la route de Mondariz, la belle se dessine à l'horizon, ses courbes en pierre polie se découvrent au sommet de la minuscule colline comme un géant surplombant un gravier. Le citronnier haut et fort chancelle sous la brise fraiche, j'ai des frissons.
On jette les valises sous le porche, après un rafraîchissement, on se desappe en vitesse et on court vers la plage..
Flash de l'été dernier, Miguel, lui et moi, haletants sur les galets tièdes, sa main serrant mon cou. Mon coeur se serre, ma gorge se noue, mon bas ventre se contracte.
Je scrute la mer au loin, oui c'est celle-ci, celle déserte, là bas au fond de la crique, celle où tu n'entends que la mélodie des vagues, celle où tu fais corps avec la mer, celle ou tu existes.
On va rester là un bon moment peut être une éternité..
L'eau est délicieuse
18H45_
Un léger frisson nous rappelle l'heure de l'apéritif.
Je remonte pieds nus le chemin qui mène à la maison, le sable colle à la peau sèche et dorée, ça gratte, mais comme le sucre du ti-punch, j'adore ça.
En grippant, je frôle les fleurs les doigts écartés, je caresse, je m'approche délicatement pour étreindre les pétales colorées je respire à plein poumon, je souris et me mords les lèvres.. Que c'est bon.
Le soleil est tombé, les verres sont remplis. la température baisse lentement comme celle du corps. Tout est calme et doux.
Le soleil va se coucher emportant avec lui son lot de souvenirs, ses cartes postales et sa frénésie, les créatures nocturnes se réveillent, elles s'invitent à la danse, parées de leurs plus extravagantes parures, je vais me coucher.
Je m'endors dans les draps de lin songeant à Miguel... Un bruit sourd à la fenêtre m'arrache de mon sommeil.
Et au petit matin, on est allé contempler la vie qui s'éveillait....
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